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Les différentes étapes pour définir son plan de mobilité

Le plan de mobilité (PDM) encourage les déplacements des collaborateurs ayant une démarche environnementale.
#loi mobilité #Ticket mobilité #Forfait mobilités durables
08 mars 2021
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Le plan de mobilité (PDM) vise à optimiser les déplacements des collaborateurs dans une démarche environnementale. C’est un document obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés sur un même site. Son élaboration est un processus sur le long terme qui implique de nombreux acteurs. On peut identifier 5 étapes pour élaborer son plan de mobilité. 

Étape 1 : Définition et articulation du projet 

Cette phase préparatoire est indispensable afin de pouvoir mener le projet sur le long terme. Le plan de mobilité s’inscrit en effet dans une démarche globale qui nécessite d’être bien structurée pour être efficace. 

Comme pour tout projet d’ampleur, l’entreprise doit désigner un chef de projet dont le rôle est primordial. En plus de piloter l’élaboration du plan, il devra également animer les réunions et les actions destinées à impliquer tout le personnel. Il doit avoir le soutien de la direction et être reconnu comme interlocuteur privilégié par les collaborateurs. 

En fonction de la taille de la structure, l’entreprise pourra créer une instance de pilotage qui inclut différents services et acteurs : 

  • la direction générale ; 

  • les ressources humaines ; 

  • la communication, notamment interne ; 

  • les services qualité ou RSE ; 

  • des instances paritaires comme le CHSCT ou le comité d’entreprise. 

La composition du comité de pilotage est laissée à la libre appréciation de chaque entreprise. 

Le chef de projet a enfin pour mission de recenser et cartographier les différents partenaires potentiels qui pourront être impliqués dans la mise en place du plan de mobilité : les collectivités locales, les associations d’usagers, les sociétés délégataires de transports publics ou les entreprises voisines. 

Lorsque la démarche d’élaboration du plan de mobilité est engagée, l’entreprise va ensuite inviter les différents partenaires identifiés précédemment à participer à la réflexion. L’ADEME (Agence de la transition écologique) et la chambre de commerce et d’industrie pourront, par exemple, apporter leurs conseils et suggestions. La collectivité territoriale ayant la compétence d’organisation de la mobilité sur le territoire devra aussi être associée : il s’agit souvent d’une communauté d’agglomération, de communes ou une métropole. C’est elle qui décide notamment du maillage de transports en commun, en lien avec l’entreprise délégataire. 

Bon à savoir : mutualiser son plan de mobilité 

Si l’entreprise se trouve sur un site réunissant plusieurs sociétés, elle peut consulter ses voisines. Un plan de mobilité interentreprises pourra ainsi être mis en place qui mutualise notamment certaines solutions (parc de stationnement vélo, par exemple). 

Étape 2 : Réaliser un diagnostic sur les déplacements 

Le plan de mobilité comporte obligatoirement un diagnostic sur les déplacements des salariés, qu’il s’agisse de trajets domicile/travail ou professionnels. Pour cela, une enquête sera menée auprès des collaborateurs, soit par questionnaire, soit par entretiens qualitatifs. 

Elle permettra de cartographier les lieux de résidence des salariés et de connaître leurs habitudes pour se rendre au travail et pour leurs déplacements dans le cadre de leur activité. Les questions posées peuvent être par exemple : 

  • Quels moyens de transport utilisent-ils et pourquoi ? 

  • Accèdent-ils facilement au site ? Sont-ils obligés de stationner plus loin s’ils viennent en voiture ou de marcher depuis la station de transports en commun le cas échéant ? 

  • Quels sont leurs souhaits pour améliorer les conditions d’accès à l’entreprise ? 

Cette enquête permet aussi d’impliquer les collaborateurs et de mesurer leur motivation sur ce thème. 

Le diagnostic se complète d’un état des lieux qui identifie les moyens de transport et les infrastructures existants (transports en commun, desserte routière, parking de covoiturage…), ainsi que la fréquence et l’amplitude des services proposés. Ces données sont en général apportées par l’autorité organisatrice de la mobilité sur le territoire. 

L’état des lieux et les résultats de l’enquête permettront de voir quels trajets en voiture peuvent se reporter sur des modes alternatifs. Le comité de pilotage pourra ainsi prioriser plus facilement certaines actions. 

Étape 3 : Elaboration du plan d’action 

Le diagnostic étant réalisé, le chef de projet élabore un plan d’action en lien avec le comité de pilotage. Ce plan va d’abord hiérarchiser les problèmes à résoudre et définir des objectifs. Puis il va lister les mesures envisageables et les moyens nécessaires (budget, ressources, calendrier). 

Par exemple, le diagnostic aura pu montrer que peu de salariés viennent à vélo du fait de l’absence de parking pour les cycles. Un objectif pourra être d’augmenter la proportion de collaborateurs utilisant le vélo pour le trajet domicile/travail. Une mesure consistera en l’aménagement d’un lieu sécurisé pour les vélos et trottinettes. 

Le plan de mobilité s’inscrit dans une démarche incitative, il faut donc mettre en place des mesures simples et concrètes. Il peut s’agir de réduire les besoins en déplacements en favorisant le recours au télétravail ou d’optimiser les trajets en incitant au covoiturage ou en adaptant les horaires de travail à ceux des lignes de transports en commun. 

Le plan de mobilité peut prévoir le financement de modes alternatifs à l’autosolisme. Ainsi, l’employeur doit rembourser aux salariés une partie de leur abonnement de transports en commun. Via le Ticket Mobilité, il peut aussi leur verser, le « Forfait Mobilités Durables » : le collaborateur peut ensuite utiliser cette somme dans le réseau de partenaires agréés pour ses achats de vélo, covoiturage ou de mobilité douces. Mis en place par la loi d’orientation sur la mobilité (LOM), ce forfait est plafonné à 500 € par an et par salarié. Il s’applique si le salarié utilise pour se rendre au travail l’un des moyens de transport suivants :  

  • Achat de vélo, réparation et accessoires du monde du vélo  

  • Covoiturage domicile-travail  

  • Services de mobilité partagée : trottinettes, scooters, vélos, … 

  • Achat de titre de transport public uniquement à l’unité 

Enfin, le plan de mobilité peut favoriser les modes alternatifs par des aménagements concrets : parking vélo, véhicules en autopartage… 

Étape 4 : Mise en œuvre du plan de mobilité 

C’est l’étape la plus longue, qui s’appuie notamment sur une stratégie de communication visant à faire adhérer et inciter au changement. Le chef de projet doit sensibiliser et impliquer les collaborateurs à travers des challenges internes, des ateliers de concertation, des groupes de travail et des animations. 

Le chef de projet est le moteur, mais il pourra s’entourer d’ambassadeurs dans les différents services. 

Étape 5 : Suivre et mesurer les résultats 

Pour savoir si le plan de mobilité remplit ses objectifs, il est important de mettre en place des indicateurs d’évaluation des actions : par exemple, l’évolution du pourcentage de salariés venant au travail à vélo ou en transports en commun. Le chef de projet pourra ainsi tenir un tableau de bord et informer régulièrement le comité de pilotage. Les collaborateurs doivent aussi être concernés par les résultats et pourront être destinataires du bilan annuel. Dans tous les cas, le chef de projet continue à associer les salariés tout au long de la vie du plan de mobilité, via l’animation de temps forts et la communication. 

Le plan de mobilité est un processus sur le long terme, il motive les collaborateurs à changer leurs habitudes et les entreprises à réviser leur politique en matière de déplacements. Sa réussite dépend en effet du degré d’adhésion des salariés. C’est pourquoi des solutions comme Ticket Mobilité, doivent être suffisamment incitatives pour encourager le recours à des solutions alternatives à l’autosolisme.