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Congé solidaire : « J’ai fait le plein de gaieté, d’échanges et d’énergie »

Après un parcours dans la photographie puis dans l’audio-visuel, Raphaël Stepanian est aujourd’hui au service commercial d’Edenred. Il est rentré voici quelques jours de son deuxième congé solidaire. Nous lui avons demandé de revenir sur cette expérience.
#Temps de travail
30 septembre 2014

Après un parcours dans la photographie puis dans l’audio-visuel, Raphaël Stepanian est aujourd’hui au service commercial d’Edenred. Il est rentré voici quelques jours de son deuxième congé solidaire. Nous lui avons demandé de revenir sur cette expérience.

Raphaël Stepanian :  J’aime les voyages et la découverte d’autres cultures. Lors d’une réunion interne d’information chez mon employeur, une collègue a témoigné du congé solidaire qu’elle avait passé au Bénin. Cela a été pour moi le facteur déclencheur. J’ai été immédiatement convaincu et, après des tests d’aptitude et des entretiens d’évaluation, j’ai été retenu pour partir en septembre 2013 dans une mission d’appui en apprentissage de la langue française à Madagascar. Et j’y suis retourné cette année, à nouveau pour quinze jours, pris sur mes congés.

Manager Attitude : Où précisément se sont passés ces deux congés solidaires ?

Raphaël Stepanian :  Dans un village de pêcheurs sur la presqu’île de Betania, à l’ouest de l’île rouge, au sud de Morondava. Un lieu à l’écart du tourisme. Les familles y vivent dans des habitations très modestes, la plupart du temps sans eau courante ni électricité, dans le sable et la poussière. Il n’y a pas non plus de ramassage des ordures. Le cadre est idyllique mais c’est un environnement assez dur, même si j’ai eu la chance d’être hébergé à l'hôtel. 

M.A. : Quelle était la nature de la mission ?

Raphaël Stepanian :  Nous animions une classe de français pour des enfants de 8 à 12 ans (du moins, en théorie). Les effectifs variaient de 20 à 30, et les horaires s’étendaient de 8:30 à 16:30. La démarche est volontaire de leur côté comme du nôtre, car eux aussi sont en vacances à ce moment de l’année. La connaissance du français donne à Madagascar l’accès aux études supérieures… alors qu’il est peu ou mal enseigné dans les écoles publiques, particulièrement dans un endroit aussi reculé. Aider les enfants à acquérir notre langue, c’est leur donner une chance d’aller plus loin.

Une joie de vivre communicative

 

M.A. : Quels ont été les meilleurs moments de cette expérience ?

R.S. : La joie de vivre et l’énergie de ces enfants est communicative et leur spontanéité, extraordinaire. C’est un échange irremplaçable, le moyen d’apprendre à penser autrement, d’accepter des regards et des comportements bien différents des nôtres. Sans oublier le plaisir de dîner, sur la plage, de poissons tout juste sortis de l’eau…

M.A. : Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées ?

R.S. : Je pense que c’est surtout l’absence de discipline ! C’est dur de « tenir » la classe. Il y a une énorme demande de la part des enfants, et leur énergie est débordante. Quinze jours, ça paraît court, mais ça peut sembler long aussi, tant l’effort à fournir est intense. Je n’ai pas eu trop d’une semaine de « vraies » vacances pour me reposer…

M.A. : Avez-vous retiré des bénéfices professionnels de vos congés solidaires ?

R.S. : D’une manière générale, je crois que l’on gagne en lucidité, en lecture des situations et des relations. On apprend à mieux relativiser aussi.

Il faut être à l’écoute. Les enfants ne vous laissent pas le choix !

 

Pour un commercial comme je le suis aujourd’hui, et pour le chargé de clientèle que j’étais hier, les qualités d’écoute et d’empathie sont indispensables. Les enfants de Betania, si on ne les écoute pas, on les prend de plein fouet. On ne peut pas forcer leur attention – forcément très brève, comme tous les enfants. Au bout de 5 à 10 minutes, vous devez recréer quelque chose. Il faut être à l’écoute… ils ne vous laissent pas le choix !

J’ai cultivé aussi mon ouverture d’esprit, la faculté de conversation sur tous les sujets. Et c’est vrai qu’un commercial doit savoir s’intéresser à ses clients, y compris dans des aspects de vie personnelle et quotidienne…

M.A. : Comment participer à un programme de congés solidaires ?

R.S. : L’entreprise doit adhérer à l’association Planète Urgence, qui est à l’initiative du Congé Solidaire. L’employeur finance tout ou partie des frais de mission – dans mon cas, j’ai payé les billets d’avion. Et il faut naturellement postuler. On passe des entretiens de motivation, et des tests psychologiques aussi, car il faut avoir un état d’esprit adapté pour que la mission soit une réussite pour tous.

M.A. : Vous repartiriez une troisième fois ?

R.S. : Oui, si possible en Afrique noire, et de préférence pour y enseigner la photographie, qui est mon violon d’Ingres.

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Depuis 2000, Planète Urgence a envoyé 6,883 volontaires en mission dont la moitié d’entre eux avec le soutien de leur employeur. 1,039 projets ont été conduits dans 34 pays avec 368 partenaires locaux. 571 partenaires ont soutenu au moins un volontariat. L’indice de satisfaction des volontaires a été de 4,7 sur 5 en 2013. Pour en savoir plus sur le Congé Solidaire : http://www.planete-urgence.org/conge-solidaire/le-conge-solidaire.htm.