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Procrastiner, c’est un métier

Les jours passent, les semaines, parfois même les mois et vous n’avancez toujours pas sur ce fameux dossier qui occupe pourtant vos pensées, jusqu’à en gâcher vos soirées et week ends. Il y a des chances que vous soyez touché par le syndrome de la procrastination. Un mal si répandu qu’une journée mondiale lui est dédiée ! Pas de panique, il est possible d’en venir à bout, voire d’en faire un atout.
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23 mars 2017

Les jours passent, les semaines, parfois même les mois et vous n’avancez toujours pas sur ce fameux dossier qui occupe pourtant vos pensées, jusqu’à en gâcher vos soirées et week ends. Il y a des chances que vous soyez touché par le syndrome de la procrastination. Un mal si répandu qu’une journée mondiale lui est dédiée ! Pas de panique, il est possible d’en venir à bout, voire d’en faire un atout.

La procrastination, ou l’art de remettre sans cesse au lendemain les tâches qui nous incombent, n’a pas de frontières. Pour preuve, une journée mondiale lui est consacrée chaque 25 mars depuis 2010. C’est la maison d’édition Anabet qui en a eu l’initiative à l’occasion de la publication d’un ouvrage traduit de l’allemand « Demain, c’est bien aussi. Ou comment régler ses affaires sans aucune discipline personnelle", coécrit par Kathrin Passig et Sascha Lobo.

Les Japonais prennent également l’affaire très au sérieux. La procrastination peut aller jusqu’à tuer, pensent-ils, à cause du stress et du sentiment de culpabilité qu’elle génère. Masaaki Imai a imaginé un remède, la méthode Kaizen, qui consiste à accomplir une tâche déterminée pendant une minute chaque jour à la même heure. L’un des principaux ressorts de la procrastination tient de fait à la propension de l’être humain à la paresse : il suffit qu’on vous confie un travail de longue haleine pour que le découragement pointe son nez et vous paralyse.

Les motifs ne manquent pas

La peur de mal faire, souvent présente chez les perfectionnistes, est une autre explication à ce comportement d’évitement. L’écrivain François Weyergans y voit quant à lui une tentative inconsciente de garder le contrôle sur son emploi du temps, donc sa vie, dans une époque où il faut répondre toujours plus vite aux demandes. A moins que la procrastination ne soit tout simplement une manifestation du principe de plaisir cher à Freud : enfermé dans son bureau, il peut être autrement plus tentant de surfer sur le net que de s’attaquer à un dossier ardu. Bref, les motifs ne manquent pas. Problème : la procrastination peut générer de vraies difficultés dans l’entreprise. Il suffit d’imaginer les effets cumulés de la procrastination de plusieurs acteurs sur un projet…

Et si procrastiner était finalement utile ?

On peut s’en sortir. C’est en tous cas le pari de John Perry, professeur de philosophie à l’université de Stanford en Californie, qui propose de structurer la procrastination en repriorisant les tâches, le plus important étant de commencer. Au nombre des outils qu’il propose arrive bien sûr en tête la to-do list, qui présente l’avantage de mettre à distance les pensées parasites, de rendre les tâches moins monstrueuses une fois planifiées, et procure le plaisir - jouissif - de les rayer au fur et à mesure de leur réalisation.

Sans oublier, avance Perry, que procrastiner ne présente pas que des inconvénients. On a parfois intérêt à ne pas se précipiter, à laisser au contraire les choses mûrir. Une attitude très répandue chez les écrivains, comme Oscar Wilde qui s’en prévalait. L’auteur russe, Ivan Gontcharov, devait connaître le syndrôme à en juger le héros emblématique de la procrastination qu’il donna à la littérature : son personnage Oblomov passait sa vie au lit !