Gestion de l'entreprise

Le bruit au bureau, un poison insidieux

Au-delà de 87 dB(A) l'exposition au bruit devient dangereuse pour le système auditif. Mais bien en dessous de cette limite, le bruit peut être un facteur de stress et de baisse de la productivité…
#Bien-être salarié #Droit du travail #QVT entreprise
19 février 2018

Au-delà de 87 dB(A) l'exposition au bruit devient dangereuse pour le système auditif. Mais bien en dessous de cette limite, le bruit peut être un facteur de stress et de baisse de la productivité…

Le bruit au bureau influence le bien-être des salariés et donc la productivité globale de l’entreprise. L'AFNOR en donne une définition assez large : « Toute sensation auditive désagréable ou gênante, tout phénomène acoustique produisant cette sensation, tout en ayant un caractère aléatoire qui n’a pas de composantes définies. »

Le bruit, premier facteur de gêne au bureau !

Un Français sur deux considère le bruit comme le premier facteur de gêne au travail, si l'on en croit le 5e baromètre de la qualité de vie au bureau d'Actineo. Un sondage de l'IFOP de mars 2016 réalisé pour la Journée nationale de l'audition montre que 79 % des Français ont des difficultés à suivre des conversations au travail à cause du bruit ambiant.

Toujours en 2016, une étude d’Ernst & Young France commandée par le Conseil National du Bruit chiffre à deux milliards d'euros les coûts liés aux troubles de l'apprentissage au travail et à la perte de productivité. Le bruit entrainerait 2 % de perte d'efficacité au travail, soit 18 milliards d'euros pour le seul secteur tertiaire.

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Les open spaces particulièrement visés

Particulièrement visés : les open spaces. Les niveaux sonores n'y présentent certes aucun risque pour le système auditif. En revanche, entre les conversations des uns, les sonneries de téléphone des autres, et le ronronnement de la climatisation, la multiplication de bruits peut perturber la concentration. À la clé, des risques d'erreurs, une baisse de la productivité, mais également de la fatigue et du stress.

Une norme française (NF S31-199 « Performances acoustiques des espaces ouverts de bureaux ») existe pour évaluer ces nuisances en vue de les réduire. Dans le cadre de cette norme, l'INRS (Institut national de recherche et de sécurité) a conçu, en collaboration avec l'INSA de Lyon, le questionnaire GABO (Gêne acoustique dans les bureaux ouverts). Il permet d'évaluer le ressenti des collaborateurs de la manière la plus objective possible. Il offre également des conseils pour une amélioration de l'ambiance sonore.

Votre bureau est-il trop bruyant ? Faites le test sur le site de l’INRS.

Ce que dit la Loi

Avec en moyenne 750 cas par an, la surdité est la 2e maladie professionnelle en Frnce. La lutte contre le bruit au travail relève du devoir de l'employeur de protéger la santé de ses collaborateurs. Transposée en droit français en 2006, la directive européenne du 6 février 2003 fixe ainsi une valeur limite d'exposition à 87 dB(A). Au-delà de cette valeur, le collaborateur doit porter des protections auditives.

Selon les enquête SUMER (Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels), cette surexposition ne concernerait que 4,8 % des salariés, essentiellement dans l'industrie et la construction.