Ressources Humaines

L’isolement au travail, c’est pas dans les TPE

Une enquête de Paris Workplace révèle qu’à l’heure des open-spaces et de la multiplication des outils de communication, les salariés se sentent paradoxalement de plus en plus isolés. Un constat qui ne concerne heureusement pas les TPE, où la proximité et la collaboration restent des valeurs cardinales.
#isolement au travail #performances salariés
03 septembre 2019
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Une enquête de Paris Workplace révèle qu’à l’heure des open-spaces et de la multiplication des outils de communication, les salariés se sentent paradoxalement de plus en plus isolés. Un constat qui ne concerne heureusement pas les TPE, où la proximité et la collaboration restent des valeurs cardinales.

Pour sa sixième édition, le sondage Paris Workplace (réalisé par SFL en partenariat avec l’IFOP) a choisi de se pencher sur les interactions entre employés dans le monde professionnel, et leurs conséquences sur leurs performances

Deux collaborateurs sur trois isolés ?

Premier constat, dans cet échantillon qui fait la part belle aux employés travaillant dans des bureaux, 82% se trouvent en open space et 68 % affirment échanger avec plus de dix personnes chaque jour (en face à face ou via des outils de communication)

Mais le pendant, surprenant, c’est qu’ils sont également 62 % à admettre ressentir parfois de l’isolement dans le travail, 40% disant même se sentir seuls!

Des conséquences sur les performances

Ce constat – ou ce ressenti – a des traductions concrètes et négatives en termes de performances. Ainsi:

  • Les salariés qui disent se sentir isolés se «notent» 6,9 sur le plan de la performance, sur une échelle de 1 à 10;
  • Ceux qui ne ressentent pas isolement se notent 8,4, ce qui représentent un écart très significatif
  • Quatre salariés «&isolés» sur 10 déclarent craindre un licenciement (contre 2% à peine pour l’autre population)
  • Le niveau d’engagement en pâtit fortement avec 70% des premiers (contre 48% des seconds) qui ne se voient plus dans l’entreprise d’ici 5 ans.

peur

L’enquête démontre également qu’une personne se sentant éloignée des autres est moins heureuse, ressent un bien-être inférieur et davantage de stress. Cet isolement impacte également la confiance et l’estime de soi. Enfin, une bonne moitié des personnes dans cette situation (49 %) ne se sentent pas soutenues en cas de difficultés.

De bonnes interactions, comme dans les TPE

En fait, l’enquête confirme surtout qu’il faut de la mesure. Ainsi, passé le seuil de 20 personnes, les conversations en “face à face” peuvent nuire à la concentration. Par ailleurs, les salariés qui interagissent beaucoup (avec plus de 20 personnes au quotidien) sont plus nombreux (51 %) à se disperser que ceux qui communiquent avec seulement de 11 et 20 collègues (36 %).

Et la TPE dans tout cela ? Même si elle ne fait pas l’objet d’une étude spécifique, on remarque de suite que cet effet de seuil à 10 personnes correspond justement à celui des définitions de la taille des petites entreprises. On y serait donc, structurellement, moins « isolé » qu’ailleurs ? Sans doute et voici pourquoi :

  • Tout le monde se connait encore dans l’entreprise de petite taille
  • De nombreuses interactions entre les employés se font « en direct », sans passer par l’email ou le téléphone
  • L’employeur connait tous ses collaborateurs, qu’il a souvent recruté et choisi lui-même

Préserver cela est-il possible ?

Sans aucun doute tant que l’entreprise garde une taille humaine, et que les arrivées comme les départs de collaborateurs restent des évènements majeurs. Comme le disent a contrario des employeurs dont la startup a grandi trop vite, il faut se méfier du moment où l’on commence à croiser dans les couloirs des collaborateurs dont on ne connaît pas le prénom et celui de leurs enfants…