RSE

Circuler en centre-ville pour les artisans : faut-il désormais rouler « branché » ?

Les ventes de VUL (véhicules utilitaires légers) électriques se sont encore renforcées en 2018. Elles ont augmenté d’environ 33%, pour un total d’unités commercialisées de 8079. Cette augmentation confirme celle de 2017 (+ 30% également) et permet de dépasser les années records qu’avaient constitué 2015 et 2016 avec entre 4000 et 5000 unités vendues.
#Véhicule d'entreprise #Circulation voiture artisan
08 mars 2019
circulation-vehicule-centre-ville

Les ventes de VUL (véhicules utilitaires légers) électriques se sont encore renforcées en 2018. Elles ont augmenté d’environ 33%, pour un total d’unités commercialisées de 8079. Cette augmentation confirme celle de 2017 (+ 30% également) et permet de dépasser les années records qu’avaient constitué 2015 et 2016 avec entre 4000 et 5000 unités vendues.

Pour autant, selon les chiffres du CCFA (comité de constructeurs français d’automobiles), ces versions électriques ne représentent encore qu’à peine 1,75% du total des ventes d’utilitaires (459 000 unités). Mais la plupart des observateurs s’accordent pour y voir les prémisses d’une vraie bascule du marché vers ces nouvelles motorisations, pour remplacer un diesel omniprésent mais montré du doigt.

Voici les bonnes raisons d’y croire :

  • Une fiscalité et des primes à la conversion attrayante :
    Achetés ou loués, les VUL électriques ne payent pas de malus (leurs émissions de CO2 restent très inférieures aux seuils en g émis au km. Au contraire, ils permettent de récupérer un bonus égal à 27% de la valeur d’achat (même si le VUL est loué), plafonné à 6000 euros
  • Ils bénéficient aussi de primes à la conversion (2500 euros pour l’abandon d’un VUL diesel acheté avant le premier janvier 2001, 1000 euros pour les versions essences acquises avant le premier janvier 1997)
  • Il n’y a pas de TVS à payer (qui peut s’élever à près de 2000 euros pour un véhicule émettant 150 g de de CO₂ par km)
  • Pas de taxe additionnelle non plus (qui s’élève à 600 euros par an pour un véhicule diesel datant d’avant 2001 et émettant plus de 110 g/km2)
  • La TVA sur le carburant (ici l’électricité) est récupérable à 100% (comme pour le gasoil, et pour l’essence à 60%).

Des politiques d’éradication des véhicules trop polluants en centre-ville

  • Plusieurs villes, dont Paris, ont annoncé des mesures de restriction de circulation pour les VUL, notamment ceux dont les pastilles Crit’air excèdent le niveau 3 pendant les pics de pollution.
  • Dès juillet 2019, tous les VUL diesel immatriculés avant le 1er janvier 2000 seront interdits de centre-ville et communes avoisinantes (jusqu’à la A86) en région parisienne.
  • En septembre 2019, les VUL nouvellement immatriculés vont se voir appliquer la nouvelle norme WLTP pour la mesure des émissions de CO₂, ce qui devrait avoir pour effet immédiat de remonter les valeurs communiquées par les constructeurs pour le calcul du malus écologique.
  • Une interdiction générale du diesel en centre-ville à Paris est prévue pour 2024. Avec des aides à la conversion et des modalités d’aide qui restent à déterminer pour les professionnels.
  • Les autres grandes agglomérations emboîtent progressivement le pas à Paris

Des économies importantes en exploitatio

  • Les économies sur le carburant sont d’autant plus importantes que, pour l’instant, aucune TIPP n’est prévue sur l’électricité destinée aux véhicules
  • Concernant le stationnement aussi, et là-encore provisoirement, de nombreuses villes accordent la gratuité aux artisans équipés de VUL électriques

Des performances à la hausse et une offre des constructeurs qui s’étoffent

Enfin, il faut noter que salon après salon, les constructeurs d’utilitaires annoncent de nouveaux modèles électriques (voir encadré). D’ailleurs, les sites spécialisés ne s’y trompent pas et ont pour certains ouvert des rubriques dédiées.

L’offre s’étoffe progressivement

La Renault Kango ZE fait de loin la course en tête (plus de la moitié des ventes), grâce à une autonomie de 270 km (normes NDEC) et réelle comprise entre 120 et 200 km selon les essais des spécialistes. Avec son prix « raisonnable » (à partir de 21750 euros HT), elle est éligible à un bonus de 5800 euros.

Derrière elle, mais assez loin, le Peugeot Partner, le Nissan E-NV200 et la Citroën Berlingo cumulent environ un quart des ventes. Les (nombreuses) nouveautés sorties depuis un an ou préannoncées dans les deux qui viennent parviendront-elles à bousculer la donne ? En tout cas, Renault (avec son Master ZE électrique), Volswagen avec le e-Crafter ou encore Mercedes avec son e-Vito, ainsi que PSA en 2020 (Citroën Jumpy et Peugeot Expert) l’espèrent bien.