Ressources Humaines

Comment la « génération Covid » s’adapte-t-elle au marché du travail ?

Comment les entreprises s'adaptent-elles pour intégrer les jeunes collaborateurs diplômés pendant la crise de la covid-19 ?
#intégration #Management #performances salariés
12 février 2021
generation-covid

Plus de la moitié des 18-30 ans estime qu’ils vont subir les conséquences de la crise du Covid-19 (1), même s’ils sont 81 % à refuser l’appellation de « génération Covid ». En octobre 2020, près de 750 000 jeunes sont arrivés sur le marché du travail, en pleine crise sanitaire et entre deux confinements. Comment les entreprises ont-elles intégré ces nouvelles recrues habituées aux outils numériques et pourtant demandeuses de relations humaines ? 

Une digitalisation omniprésente dès l’intégration 

En période de crise, l’accès des jeunes à l’entreprise est encore plus difficile. Cependant, les entreprises n’ont pas toutes stoppé leur processus de recrutement. L’onboarding ou intégration des nouvelles recrues prend alors tout son sens et commence bien avant la prise de poste effective. Des outils spécifiques comme Workelo par exemple permettent de préparer en amont les nouveaux recrutés à la culture et à l’histoire de l’entreprise via la transmission de guides et de documents. 

Les processus d’onboarding ont dû également s’adapter aux protocoles sanitaires et au télétravail. La bonne gestion des moyens matériels est notamment indispensable pour que le nouveau collaborateur puisse télétravailler dans de bonnes conditions. L’onboarding doit ainsi prévoir la manière dont le salarié va pouvoir récupérer son poste informatique ou son téléphone professionnel. 

Pour faciliter l’accueil des nouveaux recrutés, les managers peuvent limiter la période de télétravail. Depuis le 7 janvier 2021, le Gouvernement autorise en effet le retour des salariés dans les locaux de l’entreprise une journée par semaine pour les postes à 100 % en télétravail. Lorsque le collaborateur travaille à distance, le manager portera une attention particulière à l’organisation de points réguliers en visioconférence pour simplifier l’intégration. 

Certaines entreprises mettent aussi en place des binômes entre nouveaux arrivés et collaborateurs ayant de l’ancienneté dans l’entreprise, via des messageries d’entreprise type Slack ou en visioconférence. Cela permet de favoriser les liens, en dehors d’une relation hiérarchique. 

La formation reste un levier primordial, même en distanciel 

La plupart de leurs salariés étant en télétravail, les entreprises ont développé les formations en e-learning. Celles-ci utilisent des outils de visioconférence, et des supports numériques existaient déjà, mais leur usage restait confidentiel en entreprise. Les coachings individualisés se sont aussi développés, privilégiant la relation en one to one, ainsi que la mutualisation des formations avec d’autres entreprises en distanciel. 

Cependant, l’apprentissage par mimétisme, en observant ses collègues sur leurs postes de travail et en interagissant avec eux, reste important lorsqu’on intègre une entreprise. L’intégration en distanciel favorise le décrochage des jeunes arrivants. La concentration est moindre quand on est derrière son écran, l’écoute plus difficile, et il est plus délicat d’interrompre son collègue pour poser une question si nécessaire. Certaines entreprises organisent donc des sessions en présentiel, en limitant les contacts et en respectant le protocole sanitaire. 

L’importance des contacts humains 

Les jeunes diplômés actuels sont issus d’une génération habituée à jongler avec les écrans. Ils ont en général moins mal vécu le télétravail et savent mieux gérer la perméabilité entre vie personnelle et professionnelle. Ils sont nombreux à vouloir rester quelques jours par semaine en télétravail, plus compatible avec leurs aspirations à mieux équilibrer travail et vie privée. 

Le rapport aux outils numériques est naturel pour cette génération ultraconnectée, mais elle n’en demeure pas moins très demandeuse de relations humaines. Plus sensible au management de proximité, elle s’épanouit dans un environnement de travail collaboratif qui permet l’évolution professionnelle via la formation. Pour pallier l’absence de contacts en présentiel, certaines entreprises recréent les échanges informels à travers des random coffees ou lunchs (cafés ou repas aléatoires). Le principe consiste à prendre un café virtuel ou à partager un repas avec un ou une collègue d’un autre service. Par exemple, Déj’ entre collègues sur l’application MyEdenred permet de réunir les collaborateurs de l’entreprise au cours de la pause déjeuner. Cela facilite la création d’un réseau professionnel interne aux nouveaux entrants, particulièrement sensibles à ces technologies de mise en relation virtuelle.  

L’intégration des jeunes diplômés en période de crise sanitaire a été facilitée par la capacité d’adaptation d’une génération habituée au numérique. Leur présence accélère la mutation des organisations internes des entreprises, en poussant par exemple au management de projet ou au développement des politiques RSE des entreprises (responsabilité sociale et environnementale) (2). 

 

  1. Étude #MoiJeune menée par Opinion Way pour 20 minutes en juillet 2020 https://www.20minutes.fr/societe/2795731-20200610-coronavirus-81-18-30-reconnaissent-appellation-generation-covid 

  1. https://www.latribune.fr/economie/france/coronavirus-les-jeunes-se-vivent-comme-la-generation-sacrifiee-de-la-crise-859508.html