Ressources Humaines

Recrutement : plus facile grâce aux réseaux sociaux, aux job boards et aux CV-thèques en ligne

Bête noire des TPE, le recrutement ? C'était avant ! Grâce au numérique, des alternatives émergent pour recruter plus vite. Point sur les nouveaux outils de recrutement.
#Recrutement en PME #Recrutement social media
06 octobre 2017
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Bête noire des TPE et des PME, le recrutement ? Ça c’était avant ! Aujourd’hui, grâce au numérique, des alternatives émergent pour recruter plus vite, moins cher, dans la convivialité. Point sur les nouveaux outils de recrutement.

Les patrons de TPE et de PME étaient 34% à signaler leurs difficultés pour recruter à Bpifrance, la banque des entrepreneurs, dans le cadre d’une étude menée en mai 2017, contre seulement 27% un an plus tôt. Et pour cause : recruter demande beaucoup de temps et d’énergie pour diffuser des annonces, réceptionner lettres et CV, rencontrer les candidats ou, à défaut, beaucoup d’argent pour se faire aider par un cabinet spécialisé. De fait, les TPE et PME ne sont pas du tout sur un pied d’égalité avec les grandes entreprises, dès lors qu’il s’agit de trouver un expert ou un profil talentueux pour un poste critique, par exemple.

Pourtant, de nouveaux outils de recrutement existent qui pourraient bien renverser la donne. Parmi eux, les réseaux sociaux (Viadeo, LinkedIn, Twitter ou Facebook), mais aussi les job-boards, ces plates-formes en ligne dédiées au recrutement, ou encore les CV-thèques avec services associés. Le recrutement s’effectue donc désormais par clavier interposé.

Bénéfices communs de ces nouveaux outils ? La possibilité de toucher une cible beaucoup plus large qu’en publiant une petite annonce dans un journal local ; Des délais raccourcis, grâce à la rapidité des échanges qui s’instaurent avec les candidats ; L’efficacité, grâce au parler-vrai qui s’instaure également et qui limite les rencontres de visu aux seuls candidats qualifiés ; Et des coûts moindres, grâce aux solutions gratuites.

Les réseaux sociaux : pour bien se faire connaître, mais gourmand en temps

Bienvenue sur les réseaux sociaux aux TPE et PME qui veulent recruter ! Mais attention, ici on oublie le terme « recruter » et on le remplace par « sourcer ». Sourcer, parce que sur ces réseaux, on remonte au plus près des candidats potentiels, à la source donc des personnes, mais aussi des informations qui s’échangent. Pourquoi recruter par ce biais ? Parce que cette démarche est conviviale, totalement gratuite et efficace. La preuve : l’armée de terre recrute via ses comptes Facebook, Viadeo et Twitter.

Chacun des réseaux sociaux à ses particularités (Voir encadré), mais sur tous, le principe est à peu près le même pour recruter des candidats, pardon, pour « sourcer des profils » : créer tout d’abord un profil pour sa propre société, qui décrit ses activités, présente son marché, ses atouts, ses valeurs. Comme photo de profil, il est préférable de poster une photo de l’équipe (qui démontre sa taille humaine, sa synergie, marque de fabrique attractive des petites entreprises) plutôt qu’un logo. Les réseaux sociaux sont certes numériques et dématérialisés, mais l’aspect humain y est très important pour séduire. On poste ensuite l’offre de l’emploi à pourvoir.

Mais attention, pas de miracle, les candidats ne viennent pas spontanément : il faut les traquer. « Sur les réseaux sociaux, l’entreprise qui veut recruter entre dans une logique de chasse, » précise Nicolas François, Responsable des marchés Entreprises à l’Apec. « Les membres sont là pour échanger et partager, et non pas, principalement, pour chercher un emploi. Il y a donc tout un travail d’identification de candidats potentiels ». Comment chasser ? En invitant des profils intéressants, en acceptant les invitations des profils intéressants – pas forcément des candidats, mais de possibles "coopteurs" de l’offre d’emploi ou des partenaires sectoriels, et en participant activement à des hubs (lieux virtuels d’échanges) sur des sujets techniques, par exemple, liés à l’activité de sa société. Bref, il faut se créer son propre réseau et imposer « sa marque employeur », c’est-à-dire se faire connaître, donner une image positive, être pertinent, faire parler de soi. C’est un investissement à long terme qui demande du temps au quotidien : le réseau social n’est donc pas recommandé pour une embauche « one shot » (un poste unique à un moment unique), mais davantage pour mettre en place une stratégie de recrutement basée sur l’opportunité des rencontres.

Les job boards : des plates-formes payantes qui simplifient le recrutement

Autre nouvel outil de recrutement : les job boards. Arrivés tout droit des Etats-Unis, il s’agit, en bon français, de sites internet ayant pour vocation la mise en relation des particuliers en recherche d’emploi avec des entreprises qui embauchent. « L’avantage ici, c’est qu’on est face à des candidats avérés, des personnes qui veulent changer de job, motivées et actives, » souligne Nicolas François. « L’entreprise est donc à la fois chasseur et chassée ». Le principe : d’un côté, des particuliers qui postent leurs CV et candidature et de l’autre, des sociétés de toutes tailles qui postent des offres d’emploi. Entre les deux, le « job boardeur » qui propose des outils de publication, de recherche et de mise en relation, moyennant finance.

Voici une petite liste des plus connus : Le bien noté Indeed, Régionsjob orienté régions, CadreEmploi pour les cadres, Sourcea spécialisé dans les diplômés de BAC à BAC+3 et le très généraliste Monster. Certains se contentent de relayer offres et demandes, d’autres proposent quelques services d’accompagnement. Ce n’est pas forcément très cher au départ, mais cela peut vite le devenir. Par exemple, la plate-forme Indeed permet aux employeurs de gratuitement publier leur annonce et consulter la CV-thèque, mais la première mise en relation coûte trois euros. Sur les différents sites, le mode de facturation n’est pas toujours très lisible, la prudence est donc de mise.

Plates-formes numériques de Pôle emploi et de l’Apec : éthique, gratuité et accompagnement

Les bien connus Pôle Emploi et Apec, respectivement service public et sous mandat de service public, se sont aussi convertis au numérique. Et ils proposent des plates-formes de recrutement qui n’ont rien à envier à celles des job boards privés. Avec l’avantage certain de la gratuité, de la bonne qualification des candidats et de l’éthique respectée pour leur diversité. Cerise sur le gâteau : des outils et des services d’assistance.

L’espace entreprise du site de Pôle Emploi offre un accès à une CV-thèque de plus de 7 millions de candidats, dans les starting-blocks pour un emploi, CV-thèque enrichie de milliers de nouveaux CV chaque jour. Il propose également comme outils d’aide à l’embauche : un guide pour rédiger les offres, des tests psychotechniques en ligne auxquels soumettre les candidats, des informations juridiques, etc.

L’Apec (Association pour l’emploi des cadres) s’est fait une spécialité de l’accompagnement des TPE et PME qui, en phase de croissance, souhaitent embaucher leur tout premier cadre. Plutôt clair et bien fait, le site Apec Recruteur permet d’accéder également à une CV-thèque, la Candidapec, de 340.000 cadres et jeunes diplômés en recherche d’emploi ; 20 à 25 milles petits nouveaux déposent leur CV tous les mois. Pour accéder aux différents services, l’employeur doit se créer un compte, en fournissant des informations détaillées, qui seront contrôlées avant acceptation. Ce compte permet de publier des annonces, d’avoir accès à toutes les données de la Candidapec et d’entrer en relation avec les candidats. En libre-service, l’Apec propose également un guide à télécharger pour optimiser les recrutements, l’inscription à des ateliers, etc. Et bien sûr tous les services, même ceux à forte valeur ajoutée, sont gratuits. « Tous les cadres et les entreprises du secteur privé versent une cotisation à l’Apec, » explique Nicolas François. « En échange, l’Association développe et propose des services entièrement gratuits pour accompagner les entreprises, quelle que soit leur taille, dans leurs recrutements et dans la gestion des compétences de leurs collaborateurs. » Et comme l’Apec compte 46 centres en France et près de 500 consultants, on peut toujours se faire assister par un expert en recrutement, en chair et en os.

Viadeo, LinkedIn, Facebook ou Twitter : quels atouts pour le recruteur ?

  • Viadeo et LinkedIn sont des réseaux professionnels et des viviers conséquents de candidats potentiels : ils compteraient respectivement plus de 5,5 millions et plus de 3 millions de membres français. Avantage : les profils des membres sont de véritables CV, avec formations, domaines de compétences et expériences professionnelles. Et les hubs d’échange sont très « pro » aussi.
  • Le réseau Facebook n’a pas de vocation professionnelle, mais il permet aux PME et TPE de créer des pages autour de sujets qui peuvent l’être, incluant des offres d’emploi, des pages qui suscitent les échanges et peuvent séduire des candidats. Autre avantage : Les TPE et les PME proches de leurs collaborateurs peuvent s’appuyer sur les comptes Facebook de ces derniers pour relayer une offre et les impliquer dans la cooptation d’amis candidats.
  • Twitter est un réseau de micro-blog. Y avoir un compte peut-être une très bonne idée pour gagner en visibilité, de façon très professionnelle, en postant des avis sur les tendances du secteur d’activité de l’entreprise, de nouveaux matériaux par exemple pour celles qui travaillent dans le bâtiment, ou encore pour partager des trucs et astuces pour mettre en œuvre une nouvelle norme, etc. On attire ainsi de potentiels candidats.