Gestion de l'entreprise

Dirigeants oppressés : et si vous passiez au slow ?

Diriger une petite entreprise rime avec beaucoup de pressions. Des pressions qui ricochent sur les salariés, au risque d’envoyer tout le monde dans le mur du burn-out. Solutions ? Du slow management, de l’holacratie et des pauses slow life ! Et cela ne vous coutera rien d’autre que de l’envie et de la bonne volonté !
23 avril 2018
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Diriger une petite entreprise rime avec beaucoup de pressions. Des pressions qui ricochent sur les salariés, au risque d’envoyer tout le monde dans le mur du burn-out. Solutions ? Du slow management, de l’holacratie et des pauses slow life ! Et cela ne vous coutera rien d’autre que de l’envie et de la bonne volonté !

Pression des marchés, nouvelles réglementations, chute des commandes, conflits avec un client ou un salarié, surcharge de travail… les raisons d’épuisement ne manquent pas aux dirigeants de TPE/PME. Selon Olivier Torres, fondateur de l’Observatoire Amarok, 15,6% d’entre eux seraient exposés au burn-out. Un chiffre certes à relativiser avec les 36% de salariés touchés par ce fléau (, souffrant eux des injonctions pour toujours plus de rentabilité et de l’absence de reconnaissance hiérarchique.

Et si, en révisant leur façon de manager, ces dirigeants faisaient d’une pierre deux coups : se protéger et protéger leurs salariés du mal-être au travail ? Comment ? En passant au slow management et en invitant la slow life entre les murs de la petite entreprise.

Le slow management pour impliquer les salariés

Le slow management, qui découle du concept de slow life (Voir encadré), consiste à :

  • impliquer davantage les salariés dans les décisions de l’entreprise,
  • communiquer avec eux pour partager les soucis mais aussi les succès,
  • solliciter leurs idées et leur créativité,
  • et soutenir leurs initiatives dès lors qu’elles peuvent renforcer la cohésion de l’équipe.

Bref, l’inverse du management paternaliste. La TPE/PME est un terreau idéal pour mettre en place une telle approche, grâce à sa taille humaine (tout le monde se connaît) et à sa souplesse d’adaptation à de nouveaux modèles d’organisation.

L’holacratie pour s’alléger du poids du pouvoir

Le nouveau modèle sous le slow management, en l’occurrence, s’appelle l’holacratie : du grec holos, partie d’un tout, et kratos, le pouvoir. Il a été élaboré par un entrepreneur américain, Brian Robertson, et présenté en France à la conférence USI 2017, comme alternative  à la classique organisation pyramidale des entreprises. Objectif : donner la priorité à l’intelligence collective et valoriser l’autonomie et la responsabilisation de chacun. L’holocratie consiste à redistribuer du pouvoir aux collaborateurs avec pour conséquence directe d’augmenter leur motivation, car ils se sentent reconnus, importants, impliqués. Le chef d’entreprise reste ordonnateur, des règles claires sont érigées, mais il ne phagocyte plus le pouvoir de décision, il discute !

La slow life au bureau pour gagner en productivité

Et pour faciliter les discussions, sans tomber dans la réunionite chronophage qui pourrait plomber le dynamisme propre à la TPE/PME, le plus simple est de laisser entrer la slow life dans ses murs. Par exemple :

  • Créer un petit espace de convivialité, dans un coin calme, avec des fauteuils, de quoi faire du café ou du thé, un petit frigo et… un grand tableau avec des feutres pour écrire des idées.
  • Laisser traîner dans ce lieu quelques livres sur la communication non-violente (que bien sûr le dirigeant aura lu !), dont le best seller « Cessez d’être gentil, soyez vrai ! » de Thomas d’Asembourg, mais aussi des livres d’art ou de photos sur des pays lointains…
  • Permettre aux salariés d’accrocher sur certains murs leurs propres créations (photos, collages…), des dessins de leurs enfants, des images qu’ils aiment.
  • Autoriser les petites pauses, dans la mesure du raisonnable à définir avec eux, pour regarder par la fenêtre, feuilleter un livre, siffloter, écouter une chanson sur iPod, confier un souci à son voisin de bureau…

Allez, on parie : très vite la productivité si convoitée s’en ressentira positivement, sans forceps ni souffrance !

Slow life : le carpe diem du 21ième siècle

Années 80, siècle dernier : le journaliste italien Carlo Pétrini, en résistance à l’ouverture d’un MacDo, lance le terme « slow food ». Face au succès rencontré, il va plus loin avec « slow life » pour définir tout un art de vivre. Ce dernier toutefois aura mis 30 ans à se tailler la part belle dans les médias et à conquérir des émules de plus en plus nombreux. La slow life, c’est renouer avec la simplicité, prendre du temps pour soi, donner du temps aux autres, (re)nouer avec la nature, éveiller ses sens, développer sa créativité et surtout, savourer l’instant, le présent. « Carpe diem », en quelque sorte, comme nous l’enjoignait déjà le poète Horace, une bonne vingtaine d’années avant Jésus-Christ ! Avec le temps, où le manque de temps, on avait peut-être oublié…