Gestion de l'entreprise

Reprise d’activité après le déconfinement : comment réorganiser le travail dans votre entreprise ?

Depuis le 11 mai, date du début du déconfinement national, les salariés peuvent de nouveau exercer leur activité professionnelle dans les locaux de leur entreprise, mais dans des conditions particulières. Le ministère du Travail a publié le 3 mai un protocole national de déconfinement pour les entreprises afin d’assurer la sécurité et la santé des salariés. Ce document permet aux employeurs de préparer la reprise de leur activité de manière progressive.
#Management
04 juin 2020

Chaque entreprise doit mettre en œuvre un plan pour redémarrer les activités arrêtées ou ralenties pendant le confinement. Il s’agit de coordonner la reprise d’activité en empêchant la transmission du Covid-19. Il faut aussi mesurer et prendre en compte les risques engendrés par les nouvelles mesures de sécurité et les réorganisations d’équipes.

 

Une priorité : assurer la sécurité des employés

 

Dans un contexte de déconfinement, l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité de ses salariés, c’est donc à lui qu’il revient d’organiser le plan de reprise. Ce dernier doit d’abord évaluer les risques de contamination avant de mettre en place un protocole de prévention et de sécurisation.

L’aménagement des postes de travail au cœur de la reprise

Les postes de travail seront aménagés en vue d’un objectif principal, celui de protéger les salariés des contacts avec les collègues, mais aussi les intervenants extérieurs (fournisseurs, clients…). Chaque employé doit disposer de 4 m² autour du lui pour travailler dans le respect des nouvelles mesures de distanciation physique ; dans le cas contraire, le port d’un masque « grand public » est obligatoire. Ce dernier devra être fourni par l’employeur uniquement si les distances de sécurité ne peuvent être respectées.  Dès leur retour au travail, des solutions hydroalcooliques doivent être mises à disposition des employés et des personnes extérieures amenées à pénétrer dans les locaux. L'employé à le droit de faire la demande pour recevoir de nouveaux masque et du gel si toutefois il en manquait. Les gants ne sont en revanche pas recommandés, car ils donnent un faux sentiment de protection.

Des affiches et messages de prévention devront rappeler systématiquement l’importance des gestes barrières et les inciter à les respecter, notamment dans les établissements recevant du public. Dans les locaux, des flux de circulation, indiqués par un marquage au sol, pourront être mis en place de manière à éviter les croisements de personnes et d'assurer la distanciation physique. Les salariés sont invités à aérer leur espace de travail régulièrement (au moins 15 min par jour). Le nettoyage habituel sera complété d’une désinfection rigoureuse à charge de l’entreprise, en accentuant les efforts sur les parties communes, les portes, ainsi que le matériel manipulé quotidiennement (claviers, souris, ordinateurs, machines…).

La vigilance privilégiée au contrôle systématique

Le gouvernement a choisi de ne pas autoriser les entreprises à mener elles-mêmes des campagnes de dépistage du Covid-19. De même, le contrôle systématique de la température des collaborateurs à l’entrée des établissements n’est pas obligatoire.

Dans un contexte de crise sanitaire, les chefs d’entreprises doivent inciter leurs collaborateurs à être vigilants en cas de sensation de fièvre. De même, en cas de suspicion d’infection ou de contact avec une personne malade, les salariés concernés devront être orientés vers des centres de dépistage mis en place par les pouvoirs publics. Le protocole sanitaire détaille également les modalités de prise en charge des personnes présentant des symptômes du coronavirus.

Réorganiser le travail en tenant compte des contraintes

 

Le protocole permet de calculer la jauge maximale en fonction de la surface de l’entreprise, c’est-à-dire le nombre de personnes qui peuvent être accueillies en même temps : à savoir pas le droit d'être plus de 25 personnes dans un open space de 100 m². Ce nombre peut amener à mettre en place une organisation du temps de travail différente, notamment par cycle ou par équipe. Pour les commerces, il est nécessaire également de prendre en compte dans ce chiffre le flux de clientèle.

Afin de limiter le nombre de salariés sur site, le télétravail devra continuer à être favorisé. Cela permet aussi de désengorger les transports en commun. Dans la même optique, les horaires de pause et d’arrivée ou de départ pourront être échelonnés afin d’éviter le plus possible les croisements de personnes et les regroupements.

Les mesures sanitaires sont aussi applicables au parking 

Les parcs de stationnement et parking sont considérés comme appartenant aux locaux de l’entreprise. Il convient donc de les intégrer dans les aménagements et protocoles mis en place (sens unique de circulation des piétons, désinfection des parties communes s’il s’agit d’un parc souterrain…).

Les mesures d’accompagnement pour les entreprises

 

Le gouvernement a décidé de prolonger le dispositif du chômage partiel à taux plein après le 1er juin pour toutes les sociétés touchées par une interdiction administrative d’ouverture. Il s’agit essentiellement de l’hôtellerie, de la restauration, de l’événementiel, du secteur culturel et du tourisme… Les autres entreprises devront assumer une partie des salaires de leurs employés (la part prise en charge par l’État est en cours de négociation avec le ministère du Travail, mais devrait avoisiner les 90 %).

Le chômage partiel individuel reste autorisé, c’est-à-dire que seuls certains salariés peuvent être concernés. En temps ordinaire, le chômage partiel s’applique de manière collective, à l’ensemble du personnel. L’employeur a la possibilité d’imposer jusqu’à 6 jours de congés aux salariés et peut obliger à solder les RTT.

Les arrêts de travail pour garde d’enfants sont valables jusqu’au 1er juin. Ensuite, pour en bénéficier, les employés devront produire une attestation de l’établissement scolaire certifiant que l’enfant ne peut être accueilli.

Quant aux processus de recrutement en cours, certaines entreprises font le choix de maintenir ceux validés en amont du confinement, mais pour d'autres, faute de visibilité, elles préfèrent reporter ou annuler le processus.  La presse parle aussi d'une baisse de demande d'embauche par email ou sur les réseaux sociaux professionnels de la part des candidats, prudents face à une situation encore incertaine. 

De nouvelles règles pour les déplacements professionnels 

Enfin, si les déplacements sont dorénavant autorisés librement, il est nécessaire de produire une déclaration pour sortir du département et à plus de 100 km du domicile. Les entreprises du secteur du transport routier de marchandises et de personnes doivent fournir à leurs conducteurs un justificatif de déplacement professionnel les autorisant à dépasser la limite des 100 km.

Dans certaines grandes villes, il est par ailleurs déconseillé de prendre les transports en commun aux heures de pointe (de 6 h 30 à 9 h 30 et de 16 h à 19 h). En Île-de-France, l’employeur doit fournir à ses salariés une attestation de déplacement justifiant la nécessité d’utiliser les transports en commun pendant ces horaires.

Pendant le confinement, le fonctionnement d’un grand nombre de sociétés a été affecté. Activité limitée, fermetures, télétravail… Les conséquences sont nombreuses. Le déconfinement doit permettre une reprise d’activité progressive en tenant compte des nouvelles conditions de travail engendrées par la pandémie. Cet événement va sans doute changer profondément les manières de travailler autant que nos habitudes quotidiennes.

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