Gestion de l'entreprise

Temps de transport des salariés : un impact direct sur leur productivité et leur engagement

L’enquête annuelle de ParisWorkplace permet aux salariés franciliens de juger leurs conditions de travail. L’édition 2018 met en lumière un lien direct entre leurs temps de transports et leurs performances. Une leçon utile aussi pour les TPE, même implantées dans les métropoles régionales.
#Motivation équipe #Télétravail
08 décembre 2019
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L’enquête annuelle de ParisWorkplace permet aux salariés franciliens de juger leurs conditions de travail. L’édition 2018 met en lumière un lien direct entre leurs temps de transports et leurs performances. Une leçon utile aussi pour les TPE, même implantées dans les métropoles régionales.

C’est un sujet qui prend de l’ampleur, et pas seulement à cause de l’augmentation des taxes sur les carburants. Les temps de transport augmentent régulièrement, et pas seulement en Ile de France. Dans les grandes agglomérations en région aussi, les encombrements routiers constituent une plaie grandissante  d’autant que les réseaux de transports en commun y sont moins efficaces qu’en région parisienne : il suffit pour cela d’écouter les habitants à Bordeaux, Marseille, Lyon, Montpellier (liste évidement non exhaustive).

Les employeurs ont longtemps négligé cette question, continuant d’exiger la ponctualité de leurs salariés aux horaires de bureaux (« vous n’avez qu’à partir plus tôt de chez vous »), et n’adaptant pas toujours le rythme des déplacements professionnels à la réalité du trafic (toujours le même nombre de livraisons à effectuer dans la journée qui du coup s’allonge).

Sauf que désormais, la problématique des transports est de devenue suffisamment importante dans la vie de leurs collaborateurs pour qu’elle influe directement sur leurs performances et leurs comportements.

Voici les principaux enseignements de l’enquête Paris WorkPLace sur ce sujet.

  • 50% des interviewés (2000 répondants, toutes tailles d’entreprise) considèrent que la facilité de circulation et la qualité des transports sont des éléments importants pour l’attractivité de la région (classé n°1)
  • 49% jugent leurs trajets domicile-travail désagréables
  • Ce jugement dépend peu du moyen de transport utilisé (47% de notes négatives pour le bus, 55% pour le RER ou le train, 54% pour la voiture individuelle)
  • En revanche, il est très corrélé au temps effectif de transport : 29% des personnes ayant moins de 40 minutes de déplacement entre leur domicile et leur travail juge celui-ci désagréable, contre 75% parmi ceux qui y passent plus de 60 minutes
  • La note de bien-être au travail s’en ressent : +6,8 sur 10 pour les premiers, 6,4 pour les seconds (moyenne à 6,5)
  • Le temps de présence au bureau aussi : ceux qui passent le plus de temps dans les transports travaillent en moyenne 16 minutes de moins par jour. A la fin de l’année, cela fait un écart de 8 jours de production !
  • Les relations sociales avec les collègues sont aussi plus distendues : 38% développent des relations amicales au bureau dans le premier groupe (temps de transport réduit), seulement 29% dans le second.
  • Même constat sur l’engagement : tandis que 48% des salariés ayant moins de 20 mn de transport se voient rester dans l’entreprise pendant au moins 5 ans, ils ne sont que 37% parmi ceux qui perdent plus de 60 minutes à chaque trajet.
  • D’ailleurs, 49% des derniers se verraient bien partir en province, contre 37% pour les premiers.

Trois mesures immédiates pour atténuer l’impact négatif des trajets domicile-bureau trop longs

  • Autoriser les horaires décalés : cela ne réduit pas les temps de trajets en train ou en RER, mais il y aura moins de monde dans les wagons. Et pour ceux qui prennent leurs voitures ou le bus, des gains importants sont à la clé (moins d’énervement aussi)
  • Favoriser le télétravail quand c’est possible : la plupart des fonctions se prêtent au télétravail, au moins un jour par semaine, pour peu que l’on s’organise. Le gain de temps croit avec la distance domicile-bureau, c’est donc un geste très apprécié (mais à ne pas imposer)
  • Engager le dialogue avec les salariés sur ce thème : puisque c’est un motif de souffrance au travail, pourquoi ne pas échanger avec eux pour trouver des solutions qui réduisent leurs temps ou leurs budgets de transport (co-voiturage). Ou favorisent le recours à de nouveaux modes de déplacement comme le vélo électrique, pour lequel vous pouvez alors prévoir un parking sécurisé.