Ressources Humaines

Art et management à Toulouse, musée des Augustins

Le 30 juin dernier avait lieu à Toulouse la 7ème édition de l’Art de Déjeuner. C’est au musée des Augustins que se sont retrouvés une vingtaine de DRH et de responsables des relations humaines de la région. Retour sur l’événement avec Jean-Laurent Domenge, directeur régional des ventes MM de la région Grand Sud chez Edenred.
#Inspiration #Déjeuner
18 juillet 2016

Le 30 juin dernier avait lieu à Toulouse la 7ème édition de l’Art de Déjeuner. C’est au musée des Augustins que se sont retrouvés une vingtaine de DRH et de responsables des relations humaines de la région. Retour sur l’événement avec Jean-Laurent Domenge, directeur régional des ventes MM de la région Grand Sud chez Edenred.

Manager Attitude : Connaissiez-vous le couvent des Augustins ?

Jean-Laurent Domenge : Je n’étais jamais venu, pas plus que la grande majorité des invités. Ce fut une belle découverte, même pour les Toulousains venus en nombre. Nous nous sommes tous promis d’y retourner pour une visite complète, y compris en famille.

L’église, le couvent et le cloître des Augustins ont été bâtis à partir de 1309, et constituent une magnifique exemple d’architecture gothique. A la Révolution, le couvent, devenu Bien de la Nation, a été transformé en musée.

Comment s’est déroulée la soirée ?

Après un accueil autour d’un verre dans le cloître, nous nous sommes séparés en deux groupes conduits par Stéphane Coviaux, historien d’art, et Emmanuelle Aupècle, conférencière, formée à l’histoire de l’Art à l’Ecole du Louvre. Mais au lieu d’une visite traditionnelle à travers les collections du musée, chaque groupe s’est concentré sur une œuvre et une seule, avant d’aller observer plus rapidement celle qui avait fait l’objet du travail de l’autre groupe.

Dans le bleu au salon rouge

C’est « Dans le bleu », un grand pastel sur carton, signé par Amélie Beaury-Saurel en 1894, qui nous attendait au Salon Rouge. Avant d’en connaître le nom, nous l’avions surnommé « la femme à la cigarette ». Nous nous sommes d’abord offerts cinq minutes, en silence, pour que chacun puisse observer le tableau à sa façon. Puis nous nous sommes tous retirés dans une autre salle pour un premier échange, sans encore rechercher d’interprétation, juste pour noter les points remarqués par chacun d’entre nous.

Ce qui sautait aux yeux ? La grande diversité de nos observations ! En dehors de la cigarette, et de la luminosité qui émanait de la jeune femme assise, chacun avait vu quelque chose de différent de son voisin.

Une fois intégrées les observations de tous, nous sommes retournés devant le tableau, pour une seconde vision. Nous avons analysé la composition du pastel. Et cette fois-ci, nous avons laissé le champ libre aux interprétations :

  • un regard dans le vide ? Ou vers quelque chose ou quelqu’un situé hors du champ ?
  • cette femme vient-elle de se lever et prend son café ?
  • ou bien rentre t-elle chez elle, fatiguée après une journée de travail ?
  • est-elle chez elle ou bien dans un hôtel, ailleurs?
  • au fait, est-ce bien une femme ? Pourquoi pas un homme ?

Quelle autre œuvre avez-vous observée ?

Nous avons plus rapidement recommencé l’exercice avec une nature morte bien plus ancienne (1632) de Louise Moillon : Corbeille de prunes et panier de fraises. J’ai été accroché par les différences de contraste, de luminosité dans l’arrière plan. Et du coup je n’ai pas remarqué les gouttes d’eau relevées par d’autres participants. Ça doit être mes lunettes ! (rires).

Quelle leçons retirez-vous de cette soirée ?

J’ai beaucoup entendu la phrase : « Tiens, c’est pas faux, je n’avais pas vu ça ». C’est d’abord la force de la multiplication des points de vue qui m’a frappé. Le fait de voir le tableau sous des angles différents, à travers les yeux des autres, apporte un relief que l’on n’a pas individuellement. Comme dans la vie professionnelle, en réalité !

Une fois cette information collectée, les interprétations deviennent plus sûres ; elles remettent en question l’idée que l’on s’était faite un peu trop rapidement sur la seule foi de ses propres observations. On en ressort avec une certaine humilité, non vis-à-vis du sachant (l’animateur) mais vis-à-vis du collectif.

Le rôle de l’animateur est clé. Emmanuelle Aupècle nous challengeait par ses questions, nous encourageant à produire des idées et faisant le lien entre nous, sans rien imposer, mais en balisant le chemin de compréhension. Chacun pouvait ainsi profiter de la vision des autres. Un rôle que je peux facilement transposer à celui d’un manager :

  • ne pas prétendre connaître toute la vérité,
  • s’assurer que chacun puisse s’exprimer sans crainte,
  • générer une écoute réelle entre les participants,
  • comprendre et analyser une problématique sous différents angles,
  • avec une « profondeur de champ » modulable.

Un mot pour conclure ?

La soirée s’est terminée vers 23:30. L’exercice avait ouvert les esprits et les conversations. Nous étions dans le cloître, à l’extérieur et pourtant à l’abri. Il faisait bon. Une belle soirée d’été, dans un lieu apaisant en plein centre-ville.