Les personnalités modestes font les meilleurs managers, d’après une étude conduite par le centre de recherche Catalyst auprès de 1500 employés. Pourquoi ? Parce qu’ils favorisent l’innovation et la cohésion. Des talents à cultiver.
Mandela, Gandhi, George Washington… autant de grands leaders connus pour leur modestie et qui ont su marquer l’histoire. Laszlo Bock, ancien vice-président des ressources humaines de Google, en a fait son credo pour hisser le groupe dans les premiers rangs des entreprises mondiales où il fait bon travailler. Il a toujours privilégié la modestie lors du recrutement de cadres dirigeants : « Il ne s’agit pas seulement de faire preuve de modestie en laissant de l’espace aux autres et en cherchant à régler les problèmes collectivement, précise-t-il. Je recherche une forme d’humilité intellectuelle. Sans cette dernière, il est impossible d’apprendre. »
Des qualités incontestables
Les managers modestes restent des oiseaux rares. Pourtant, selon l’étude de Catalyst, ils obtiennent de meilleurs résultats que les autres ! Leur humilité permettrait de rendre l’environnement de travail plus accueillant, et favoriserait l’intégration des membres de l’équipe. Ce manager étudie les expériences, les savoirs et les personnalités de chacun, dans le but de les valoriser et de développer leur confiance en eux. Cette (re)connaissance aide les collaborateurs à mieux trouver leur place, et à renforcer leur sentiment d’appartenance à l’équipe.
La capacité du manager modeste à admettre ses lacunes et à se remettre en question inciterait inconsciemment ses collaborateurs à en faire de même. Le droit à l’erreur, encore peu valorisé en France, devient un levier d’innovation et de bien-être dans l’entreprise. En plus de se sentir intégrés et reconnus, les employés qui déclarent avoir un manager humble sont plus nombreux à se décrire comme créatifs et craignent moins de prendre des initiatives. Ils sont même davantage enclins à se soutenir entre collègues. Le manager modeste met en avant l’importance du bien commun, et n’hésite pas à reconnaître qu’une idée peut être meilleure que la sienne. Une attitude largement contagieuse, pour le succès de l’organisation.
Le revers de la médaille
Si les managers modestes obtiennent de meilleurs résultats, pourquoi continue-t-on encore de leur préférer des personnalités plus éclatantes ? On peut penser que les crises économiques et sociales ont rendu les recruteurs prudents, et que ces derniers sont davantage rassurés par des candidats « sûrs d’eux ». Une fois recrutés, les managers charismatiques continuent d’attirer l’attention. Ils se font remarquer lors de réunions d’équipes, ils emportent tout naturellement l’adhésion autour d’eux. Face à ces super-héros de l’entreprise, les compétences des modestes risquent de passer inaperçues. Et ces derniers d’aller apporter leurs talents ailleurs…