Ressources Humaines

Génération Y et voyages d’affaires

Née entre les années 1980 et 2000, la génération Y privilégie les expériences et souhaite se comporter au travail comme dans la vie. Ces Millenials ont lancé des défis au monde du voyage personnel, mais quelles sont ses attentes et comportements pour les voyages d’affaires ?
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29 mars 2017

Née entre les années 1980 et 2000, la génération Y privilégie les expériences et souhaite se comporter au travail comme dans la vie. Ces Millenials ont lancé des défis au monde du voyage personnel, mais quelles sont ses attentes et comportements pour les voyages d’affaires ?

Des expériences et des rencontres : voilà ce que recherchent avant tout les millennials quand ils voyagent. Si pour l’instant ils ne représentent pas le gros des voyageurs d’affaires, ils prendront bientôt des galons : la génération Y représente déjà un tiers des passagers sur les vols aériens aux Etats-Unis - elle en représentera 50% à l’horizon 2020, contre 11% pour les Baby-boomers[1].

Expériences et authenticité, au meilleur rapport qualité/prix

Percevant le monde comme un vaste réseau et fortement marqués par les programmes d’échanges universitaires internationaux, les natifs de cette génération sont habitués à partir à l’étranger, en avion. Pour 72 % d’entre eux, partir en voyage est une priorité[2] de vie. L’expérience est plus importante que le confort, et les nouveaux modes de cohabitation les attirent. Couch surfing, colocation, échanges d’appartements sont des modes de logement qui lui apportent ces expériences, et lui donnent la sensation de connaître la « vraie vie locale ». Les établissements hôteliers ne sont pas au cœur de leurs recherches d’hébergement en voyage.

Good value for money

Née à l’ère des comparatifs, la génération Y consulte en moyenne 10,2 sources avant de procéder à la réservation d’un hébergement[3]. Une étude du BCG[4] insiste sur le fait que, pour les Millenials, au-delà du prix, ce qui compte c’est l’optimisation de la valeur. Selon MMGYGlobal, 60% des Millennials seraient plus enclins à dépenser de l’argent en expérience qu’en biens matériels. Ils sont plus enclins à changer de programme de fidélité s’ils pensent que cela leur permettra d’obtenir de meilleures expériences. Leurs sites favoris : AirBnB, Moxy, Aloft ou Canopy.

« Pour moi, ce qui compte, c’est une bonne connexion Wi-Fi, que le logement soit propre, et que j’aie assez d’espace pour travailler confortablement » témoigne Nathan, 27 ans, coordinateur logistique et chef de projet. « J’aime aussi choisir un hôtel qui propose à la fois des espaces de travail et un bar animé avec happy hours, parce que je veux pouvoir travailler, mais aussi me détendre et rencontrer des gens» ajoute-t-il. Un besoin bien compris aussi par des établissements comme Citizen M ou Okko, dont s’inspirent de nouvelles enseignes orientées « lifestyle » (voir aussi Joe&Joe par Accor Hotels).

Bleisure : raz de marée en vue

Selon une étude de la chaîne Hilton Garden Inn, 84% des voyageurs d’affaires de la génération Y sont prêts à prolonger leur voyage pour profiter de quelques jours de loisirs - bien plus que leurs aînés. Pour 65% d’entre eux, explorer de nouvelles villes constitue l’aspect le plus attendu du voyage d’affaires.

Lire aussi : Le bleisure : allier l'utile et l'agréable en voyage d'affaires

Les chaînes hôtelières redessinent leurs établissements pour mieux correspondre aux attentes de cette génération montante. Ainsi RED par Radisson, où tous les services s’articulent autour d’une application « concierge 2.0 » (check in, commande restauration, programme de fidélité, …). Les espaces de loisir, de travail et de repos s’entremêlent et communiquent, à l’image des pratiques de blurring entre vie professionnelle et vie personnelle. Fonctionnelles, les chambres présentent un confort indiscutable, et la décoration est très contemporaine. Certains établissements sont même à la fois des auberges de jeunesse et des hôtels !

Dispositifs mobiles et connexion

La mobilité est clé pour les Milleniums : près du tiers (32%) utilisent un Smartphone pour réserver leur voyage, et 20% se servent d’une tablette, contre seulement 12% des voyageurs d’affaires de 45 ans et plus. Ils sont 60% à les utiliser pour accéder à des informations touristiques. Près des trois quarts possèdent des applications liées au voyage sur leur smartphone. Les professionnels du voyage prennent ces données en compte ; les entreprises doivent aussi penser à fournir à leurs Millenials des outils de voyage adaptés, intuitifs, réactifs et utiles au voyageur.

Incompréhension des politiques voyage

Bonne nouvelle, la Génération Y trouve davantage de plaisir au voyage d’affaires que les plus de 35 ans (50% contre 34%[5]). Mais elle est aussi plus sensible aux conditions de voyage, et plus critique quant à la formalisation de la politique voyages. Avec des difficultés à comprendre que celle-ci les pousse à aller vers l’hôtellerie classique ou les lignes aériennes régulières. « Il me semble que je vais dans le sens de la réduction des coûts voulue par l’entreprise, tout en choisissant un hébergement qui me convienne mieux, et pourtant, on m’oppose la politique voyage, plus coûteuse et moins sympa » témoigne Marie, salariée dans un cabinet de conseil. Pour 16% des voyageurs, ces politiques paraissent obsolètes. Pour 2 personnes sur 5, la politique voyages de leurs entreprises n’évolue pas assez vite par rapport à leurs besoins[6].

On aura tout intérêt à donner la parole aux salariés qui voyagent, et à ceux de la génération Y en particulier : déjà 49 % des sondés déclarent faire part de leurs suggestions à leur direction concernant hôtels, moyens de transport, traitement des notes de frais, moyens de réservation, moyens de paiement, locations de véhicules de courte durée. Ils ont beaucoup à nous apprendre.

Inciter et fidéliser

Comment, malgré tout, s’assurer que ces employés respectent une politique voyage, si on n’a pas l’occasion, l’intention ou la possibilité de la faire évoluer rapidement ? Partant de l’observation que « la génération Y réagit mieux à l’encouragement qu’au contrôle », certaines entreprises adoptent « des stratégies de gamification pour encourager des comportements conformes au sein de ce groupe ». Un changement de leviers : « récompenser et fidéliser les grands voyageurs en leur proposant une expérience qu’ils n’auront nulle part ailleurs (surclassements négociés au niveau du siège de l’entreprise, outils et services, petits plus, programme de fidélité personnel » détaille une étude American Express[7]. Ainsi, on encourage et on récompense la conformité, en détournant les voyageurs de solutions moins efficaces et non conformes aux règles. Une manière comme une autre d’avoir des collaborateurs plus engagés, plus satisfaits personnellement et donc potentiellement plus productifs.

24 % de la génération Y française sont prêts à payer pour profiter d’options plus luxueuses, et ont davantage tendance à s’offrir des services en vol (contre 20 % des 35 ans et plus)

34 % des 18-34 ans Français ont choisi de louer une maison ou un appartement (ex.: Airbnb) au cours des 12 derniers mois contre 30 % des 35 ans et plus

72 % des 18-34 ans français ont séjourné dans des hôtels. Ils ont également davantage tendance à privilégier le Wi-Fi gratuit et autres services tels que des spas et des salles de sport que la génération précédente

Ils attendent de leurs voyages professionnels des expériences similaires à celles de leurs voyages personnel.

(Données Etude Adara )

[1] In BCG, Travelling with Millenials
[2] Etude Expedia et Future Foundation
[3] In « La génération Y redessine l’hôtellerie du futur »
[4] Travelling with Millenials
[5] Etude Axys Consultants – Opinion Way
[6] Etude Axys Consultants – Opinion Way
[7] Une nouvelle approche du voyage d’affaires : la génération Y (infographie American Express)