Vente et Commerce

Entreprendre après 50 ans: des risques certes, mais beaucoup d’atouts à jouer !

Pour entreprendre, les quinquagénaires ont plusieurs atouts, dont l’expérience et un carnet d’adresses. Risques à ne pas sous-estimer : l’investissement temps et un possible recul du droit à la retraite.
#Entreprendre après 50 ans #Entrepreneuriat senior
12 décembre 2018
entreprendre-senior

Pour entreprendre, les quinquagénaires ont plusieurs atouts, dont l’expérience et un carnet d’adresses. Risques à ne pas sous-estimer: l’investissement temps et un possible recul du droit à la retraite.

Selon une étude du National Bureau of Economic Research, relayée par le magazine Forbes en mai dernier l’âge moyen des créateurs d’entreprises qui réussissent est de 42 ans, voir 45 ans pour les entreprises en forte croissance, et les quinquagénaires ont 1,8 fois plus de chance de réussite. Pourtant, en France, ces mêmes quinquagénaires représentent 24% de la population active mais seulement 16% des créateurs d’entreprises, selon l’Insee. Serait-ce le fait d’une mauvaise évaluation de leurs atouts ?

Pourtant, par comparaison aux plus jeunes entrepreneurs, l’âge offre plusieurs avantages.

La maturité et l'expérience

Les quinquagénaires sont aguerris. Même si le secteur d’activité sur lequel ils veulent se lancer est différent de celui où sa carrière s’est bâtie, ils ont acquis une expérience globale du monde de l’entreprise, des marchés et de leurs codes, murie par des années de pratique.

La connaissance du secteur

Cette expérience et cette maturité représentent un atout plus fort encore si l’entreprise créée l’est sur un secteur d’activité bien connu. Cette fois, le candidat (ou la candidate) maîtrisent aussi des arguments techniques, commerciaux et marketing qui font mouche, alors que les plus jeunes appliquent souvent des recettes un peu trop théoriques, apprises sur les bancs de leurs écoles.

Un carnet d’adresses et des réseaux

Les quinquagénaires disposent aussi de carnets d’adresses et de réseaux de relations qui leur permettent d’accéder plus rapidement voire directement aux décideurs. Si l’activité est en B2B, alors ces décideurs peuvent être de potentiels acheteurs, en B2C, ils peuvent être des partenaires précieux.

La complémentarité dans l’entre-aide avec les plus jeunes

L’âge n’est pas un frein pour bénéficier des aides à la création d’entreprise, comme l’accueil en pépinière. Là aussi, avoir plus de 50 ans permet de jouer sur la complémentarité dans les relations avec des jeunes majoritaires, en train de lancer leur startup. Par exemple, on peut échanger des conseils issus de l’expérience contre un coup de pouce pour la mise en place d’une nouvelle technologie. Les quinquagénaires au chômage disposent en outre d’une aide de l’Etat plus avantageuse pour entreprendre (Voir encadré).

Plus de temps à investir

Contrairement aux trentenaires et quadragénaires, souvent chargé(e)s de famille, avec toutes les contraintes afférentes (enfants à récupérer à l’école, à emmener chez le médecin ou à des activités, vacances scolaires, etc.), les quinquagénaires ont davantage de temps à investir et plus libres de leurs horaires pour développer leur entreprise.

Ce dernier point met bien sûr en évidence l’un des premiers risques de l’entreprenariat passé 50 ans.

Un changement radical de rythme de vie

Car se lancer dans la création d’une entreprise est très chronophage. Un sondage Opinionway l’affirmait en 2015 : les patron(ne)s de TPE travaillent en moyenne 58 heures par semaine. Il faut donc réfléchir à deux fois avant de quitter un poste confortable de salarié, alors que la vie familiale devient plus calme avec de grands enfants autonomes, pour se lancer dans l’aventure.

Des incidences sur les droits à la retraite

Attention également aux modes de calcul des droits à la retraite, basés aujourd’hui sur la validation de trimestres. Un salarié n’a pas à s’en soucier : tout trimestre travaillé (sauf temps partiels très réduits) est validé. Mais lorsque l’on crée une entreprise, que se passe-t-il concernant ces fameux trimestres ? Si le fondateur ne peut pas se salarier, son statut est celui d’un indépendant et c’est le bénéfice net annuel de l’activité qui sert de base à la validation des trimestres. Le risque d’en perdre est bien réel et l’aide d’un expert-comptable vivement conseillée.

L’ARE : une aide plus avantageuse au-delà de 53 ans

L’ARE, ou Allocation chômage d'aide au retour à l'emploi, est une aide accordée aux salarié(e)s du privé qui, au chômage, souhaitent créer une entreprise ou lancer une activité professionnelle. Alors que la durée maximum de cette indemnisation est de 24 mois pour les moins de 53 ans, elle plus importante au-delà. Elle passe à 30 mois si la personne est âgée de 53 ou 54 ans à la date de fin de son contrat de travail et à 36 mois, si elle est alors âgée de plus de 55 ans. Bémol toutefois : il ne faut pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite, sauf à ne pas disposer encore de tous les trimestres nécessaires afin de bénéficier d’une retraite à taux plein.