Ressources Humaines

Pénurie de candidats : et si vous cassiez vos habitudes de recrutement ?

Le tiers des TPE et plus de la moitié des PME peinent à trouver des candidats compétents. Pour faire face à cette difficulté, voici 5 idées pour sortir des sentiers battus de Pôle Emploi et des cabinets de recrutement.
#Nouvelles méthodes recrutement
12 décembre 2018
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Le tiers des TPE et plus de la moitié des PME peinent à trouver des candidats compétents. Pour faire face à cette difficulté, voici 5 idées pour sortir des sentiers battus de Pôle Emploi et des cabinets de recrutement.

Les employeurs n’ont jamais été aussi nombreux à rencontrer des difficultés de recrutement, selon une étude menée en 2018 par Manpower : c’est le cas de 56% des patrons de moyennes entreprises (50 à 250 salariés), de 45% de ceux des petites (10 à 50 salariés) et de 32% du côté des très petites (mois de 10 salariés). Difficile de se consoler en se disant que c’est pire pour les grandes, avec 67% des employeurs impactés. Top 5 des métiers les plus touchés : les ouvriers qualifiés, les commerciaux, les ingénieurs, les chauffeurs et les techniciens. Raison principale évoquée : la pénurie de candidats !

Si les candidats dotés des bonnes compétences deviennent difficiles à trouver sur les circuits standards, c’est que le temps est peut-être venu de casser les habitudes de recrutement de sa petite entreprise. Voici 5 pistes à explorer, hors des sentiers battus de l’embauche.

Recruter… en interne, en portant un regard nouveau sur ses équipes

Parfois, le bon candidat est sous le nez de son employeur. Il connait l’entreprise, sa fidélité prouve qu’il en apprécie l’ambiance et les valeurs, il est plein d’énergie, mais le poste n’a pas l’air taillé pour lui : pas la bonne formation initiale, par exemple, ou pas la bonne expérience, mais une personnalité qui pourrait convenir.  Plutôt que d’investir sur le marché du recrutement, pourquoi ne pas le faire sur celui de la formation ? Différents dispositifs sont proposés par l’Etat pour aider les entreprises à financer les formations de leurs salariés qui, même sans aides, sont jugées moins chères qu’un recrutement, a fortiori lorsque celui-ci est mauvais !

Recruter … des indépendants, en optant pour le statut de « client » plutôt que celui d’« employeur »

Ce vivier représente 10% des actifs en France, après une progression de 120% en 2017 (Chiffres Les Echos). Les avantages sont très nombreux : pas de contrats de travail, de la souplesse dans les missions proposées, de hauts potentiels riches d’expériences multiples, une relation client-fournisseur qui permet de se faire dorloter. Le site L’Expert-Comptable propose une liste complète des bénéfices pour l’entreprise d’un tel recrutement. Le tort serait de croire qu’on peut faire ce qu’on veut d’un tel partenaire : attention, trop maltraité, il peut partir sans préavis et ruiner l’e-réputation de l’entreprise. Le gagnant-gagnant est donc ici de mise.

Pousser le portail de l’alternance… pour trouver un jeune motivé

Les gouvernements successifs le déplorent : Les TPE et les PME boudent les contrats d’alternance. Pourtant les jeunes en formation sont au fait des toutes dernières avancées techniques et technologiques de leurs métiers respectifs et sont prêts à s’investir pour garder un emploi. De plus, les TPE de moins de 11 salariés bénéficient d’aides très importantes. Tous les chiffres et astuces pour recruter par ce biais sont sur le portail de l’alternance mis en place par l’Etat.

Recruter… des séniors, parce qu’eux aussi sont motivés

L’âge reste l’un des premiers critères de discrimination à l’embauche, avant le diplôme et ce, en défaveur des plus de 50 ans. Pourtant, les séniors, même proches de la retraite, ont beaucoup à offrir : des compétences métiers et l’expérience des marchés évidemment, mais aussi du temps (leurs enfants ont souvent quitté la maison).  Et cerise sur le gâteau, certains ont un carnet d’adresses et des relations dont peut profiter l’entreprise, surtout si on leur confie un poste à haute responsabilité. Plus cher à l’embauche ? Pas certains car ils ont souvent moins de besoins donc moins d’exigences, et des aides financières existent (Voir encadré). Il y a même pour les recruter des job boards (des sites de recrutement quoi !) spécialisés comme Sénior Job ou Senior à votre service.

Recruter… sur les réseaux sociaux, évidemment !

Début 2018, La Tribune insistait sur l’intérêt des réseaux sociaux, comme LinkedIn, Twitter ou Facebook, pour recruter. Et pour cause : l’absence d’intermédiaires fluidifie les échanges entre la TPE et les candidats potentiels ; Le vivier représenté est très vaste ; Et cet outil de recrutement offre l’avantage de la facilité. De plus, parce que seulement 25% des entreprises de moins de 100 salariés osent ce canal, il reste très concurrentiel pour les TPE, qui donnent ainsi d’elles une image audacieuse et dynamique.

Enfin et puisque recruter se complexifie, attention à ne pas laisser partir l’oiseau rare une fois attrapé ! Etape suivante donc : penser à bien le fidéliser, par exemple en lui donnant accès à des avantages comme les titres restaurants ou en faisant de votre TPE un lieu où il fait bon vivre !

Deux mesures phares pour faciliter l’embauche des séniors

  • Le contrat de professionnalisation sénior : Sous certaines conditions, ce contrat permet de bénéficier d’une aide de 1000 euros à l’embauche d’un salarié de plus de 45 ans, suivi de 1000 euros supplémentaires à l’issu du 10ième mois si son contrat court toujours.
  • Le CDD senior : il concerne les demandeurs d’emploi âgés de plus de 57 ans, inscrits à Pôle emploi depuis plus de 3 mois. D’une durée de 18 mois, renouvelable jusqu’à 36 mois, il ne nécessite aucun motif de recours et permet à la TPE de bénéficier de l’expérience d’un salarié en fin de carrière sans s’engager sur le long terme.