La dématérialisation comme moyen de maintenir un service public de qualité, dans une période budgétaire tendue ? Le sujet a été largement débattu lors des rencontres des dirigeants territoriaux d'Ile-de-France. Avec un exemple : la carte Ticket Restaurant®, qui permet en outre de dynamiser le commerce local.
Le 6 juillet dernier, l'ESSEC accueillait à Cergy Pontoise les rencontres des dirigeants territoriaux d'Ile-de-France. Une rencontre placée sous le double signe des restrictions budgétaires et de la reconfiguration des territoires, avec notamment les fusions d'agglomérations. Deux éléments qui génèrent des changements et des incertitudes dans les équipes.
Réduire les dépenses et garder un service public de qualité
Comment réduire les dépenses de fonctionnement tout en maintenant un service public de qualité ? La question taraude tous les DGS (Directeurs généraux des services), depuis la baisse drastique des dotations de l'État. D'autant que des collectivités voient aussi certaines de leurs dépenses augmenter : celles du périscolaire pour les communes depuis la réforme des rythmes scolaires, ou celles liées au RSA pour les conseils départementaux.
Innover dans les méthodes de travail
Pour François Alonge, directeur des ventes secteur public d'Edenred, « la digitalisation est sans doute le moyen le plus sûr et rapide pour générer des économies… bien loin devant la mutualisation. » C'est dans cet esprit que le CIG (Centre interdépartemental de gestion) Petite Couronne a proposé à une partie de ses agents de migrer du ticket papier à la carte Ticket Restaurant®. « Cela s'inscrit dans notre volonté d'innover dans les méthodes de travail, explique Anne Wahl, sa directrice des ressources humaines. Par exemple, les managers ont accès aux dossiers des agents directement à partir du système d'information, et peuvent imprimer les bulletins de paie. Et nous réfléchissons aussi à dématérialiser les entretiens professionnels. »
Exemple du gain de coût et de temps apporté par la carte : on estime à 3 minutes par agent et par mois le temps consacré à distribuer les tickets, sans compter les coûts cachés : traitement des réclamations, des pertes et vols de tickets. Anne Wahl le confirme, « le lieu de retrait des titres-restaurant était un peu devenu le dernier salon où l'on cause… »
Un pouvoir d'achat au centime près
Le titre-restaurant contribue à augmenter le pouvoir d'achat des agents, alors que le point d’indice des fonctionnaires a été gelé pendant six ans. La carte présente l’avantage de pouvoir être débitée au centime d’euro près, ce qui n'est pas possible avec le ticket, et elle peut être utilisée à hauteur de 19 euros tout en complétant au-delà par un autre moyen de paiement. À tel point qu'elle devient « un argument pour recruter des agents », estime Anne Wahl. « Dans un contexte difficile pour tous, c'est un outil de politique de ressources humaines intéressant », estime par ailleurs le DGS d'une commune de 30 000 habitants qui envisage d'abandonner l'adhésion à un restaurant interentreprises au profit de la carte Ticket Restaurant®.
Dynamiser le commerce local
Enfin, la carte devient un véritable outil de politique publique pour dynamiser le commerce local. Selon une enquête réalisée par Alternatives Economique, un euro de financement d'un titre-restaurant génère 2,37 € de bénéfices pour le tissu économique local, et 30 bénéficiaires de titres créent un emploi induit. Du fait de sa simplicité d'utilisation et du traitement très rapide pour les affiliés, la carte démultiplie cet effet. Anne Wahl a ainsi constaté une augmentation des commerces autour du CIG.
Au Blanc Mesnil, pionnière dans la diffusion de la carte Ticket Restaurant® avec 80 % des agents équipés, la commune a mené une action auprès des commerçants pour les inciter à adapter le prix de leurs menus, ce qui leur a apporté de nouveaux clients - en l'occurrence les agents. « Cet effet sur le commerce local est très intéressant, témoigne un autre DGS, celle-ci d'une commune de 18 000 habitants qui réfléchit à adopter la carte Ticket Restaurant®. Un argument auquel les élus se montrent particulièrement sensibles dans un contexte de désertification commerciale des centres villes.