Depuis novembre 2014, les soirées « l’Art de déjeuner » rassemblent chaque trimestre une trentaine de managers autour d’une œuvre d’art soigneusement sélectionnée. Après Paris, Lille, Nantes et Marseille, c’est à Lyon, au Palais Lumière, qu’a eu lieu la session de printemps. Questions à Didier Zoubeïdi, organisateur, Directeur marketing d’Edenred France.
Qu’est-ce que « L’Art de déjeuner » ?
L’Art de déjeuner est un événement qui réunit de grands clients régionaux d’Edenred autour d’une œuvre choisie pour sa proximité avec notre univers de référence : le repas. Un historien d’art anime les échanges entre les participants qui vont redécouvrir des clés du management… sous prétexte de débattre autour d’une œuvre. Nous voulons que chaque événement soit une source d’inspiration pour les managers.
Pourquoi une telle initiative ?
Aujourd’hui on ne peut pas donner de réponses intelligentes aux besoins sans connaître en profondeur les problématiques qui les sous-tendent. Cette soirée nous donne la possibilité d’échanges bien plus riches que de classiques rendez-vous commerciaux. Nos cartons d’invitation disent « l’art source d’inspiration pour le management », pour autant ce ne sont pas des passionnés d’art qui participent. Plutôt des décisionnaires à l’esprit ouvert, curieux de ce qu’ils vont découvrir.
Quels en sont les grands enseignements ?
Beaucoup de managers ont une écoute sélective et, ce faisant, passent à côté de détails apparemment anodins mais qui peuvent en dire beaucoup plus qu’un long discours. Se donner le temps d’écouter sans a-priori ces signaux faibles garantit une compréhension bien supérieure et une décision plus solide.
Je retire aussi de ces rencontres la démonstration de la force de l’intelligence collective quand elle nait d’une observation partagée, non raisonnée d’abord, organisée ensuite.
Pourquoi avoir choisi l’Art ?
L'observation d'une œuvre d'art impose recul et humilité, tant par rapport à son quotidien qu’en regard de ses propres connaissances. Elle génère les questions des néophytes comme des spécialistes, et ces questions permettent d'échanger et de partager. Enfin, nous avons la chance d’avoir dans notre pays un capital culturel extraordinaire, que nous parcourons région après région (Edenred a 9 agences commerciales en France, NDLR).
Quel a été le sujet de l’Art de déjeuner à Lyon, le 24 mars dernier ?
Nous étions au Palais Lumière, pour une projection commentée du film de Gabriel Axel : Le Festin de Babette, ou plus précisément celle de sa troisième partie – celle du repas. L’exercice diffère bien sûr de l’observation portée à un tableau, par exemple, mais on retrouve les mêmes fondamentaux.
Regarder les situations professionnelles comme on regarde ce film
C’est fou ce qu’on peut comprendre en observant la façon dont le vin coule dans les verres des convives, ou dans le craquement des os. A travers les couleurs, ou les silences. Conclusion : un manager doit regarder les situations comme on regarde ce film – et être capable d’y trouver les mécaniques qui l’aideront à atteindre ses objectifs.
L’Art de déjeuner pour des événements qui ont lieu le soir, c’est paradoxal ?
Sans doute… Mais nous voulons rappeler qu’autour du Ticket Restaurant existe une tradition du déjeuner convivial, partie intégrante de la culture française. Avec 40 à 50 minutes pour déjeuner en moyenne, nos compatriotes se distinguent en Europe. On échange plus facilement entre collègues. A table, beaucoup de choses se règlent de façon plus efficace.