Gestion de l'entreprise

La lutte des classes continue ?

52 % des salariés souhaitent « rester aux 35 heures ». Au-delà de ce chiffre, le sondage Viavoice réalisé pour Libération témoigne d'un écart d'appréciation sur toutes les questions sociales entre les ouvriers et les employés, d'une part, et les cadres, d'autre part. Ce qui n'est pas très surprenant ?
#Temps de travail #Diversité #Discrimination
23 septembre 2015

52 % des salariés souhaitent « rester aux 35 heures ». Au-delà de ce chiffre, le sondage Viavoice réalisé pour Libération témoigne d'un écart d'appréciation sur toutes les questions sociales entre les ouvriers et les employés, d'une part, et les cadres, d'autre part. Ce qui n'est pas très surprenant ?

Des avis fortement différenciés

Les 35 heures font encore consensus, mais dans des proportions différenciées : les ouvriers (71 %) et les employés (64,5 %) y sont davantage favorables que les professions intermédiaires (62 %) et les cadres (53 %). Rappelons que cet attachement aux 35 heures n'empêche pas la durée effective moyenne du travail d'atteindre 39 heures, selon les mesures d'Eurostat.

Pour le reste, l'opposition entre les catégories sociales est constante. Exemple : les accords de maintien dans l'emploi. Si globalement 54 % des sondés sont favorables à « la possibilité pour une entreprise en difficulté, et avec l'accord des syndicats de réduire temporairement les rémunérations et le temps de travail (sauf pour les bas salaires) », la proportion monte à 71 % chez les cadres… alors que les ouvriers/employés sont seulement 26 % à y être favorable.

Priorité au contrat ou au droit du travail ?

Autre question du sondage qui démontre que le fossé entre les cadres et le personnel reste bien vivant : « En France, diriez-vous que le droit du travail est insuffisamment protecteur pour les salariés ? »

  • Oui, répondent les employés/ouvriers, à 53 %,
  • Non, estiment les cadres à 62 %.

Paradoxalement, sur le développement de la place accordée au contrat de travail par rapport à la loi commune, les cadres se révèlent moins favorables (53 % contre) que les employés et ouvriers (47,5 % contre, 45 % pour).

L'ensemble de l'étude tend à démontrer une méfiance certaine de la part des employés et des ouvriers quant à tout changement du statu-quo.

Pour connaître tous les résultats de l'enquête : http://www.liberation.fr/politiques/2015/09/15/reformes-du-travail-la-gauche-divisee-les-salaries-mefiants_1383245