Portrait d'un manager qui préfère aller droit dans le mur plutôt que faire des concessions, mais qui peut provoquer des miracles.
Avec lui pas de concession, ni de compromis : un engagement est un engagement, un contrat est un contrat, une parole est une parole. Monsieur Jusqu'auboutiste ne connaît qu'une figure géométrique, la ligne droite, il ignore où se trouve le Quai d'Orsay, circule souvent en bulldozer, vénère Robespierre, et n'a jamais mis une goutte d'eau dans son vin.
Un mélange de Monsieur Têtu et Monsieur Jaitoujoursraison
En affaires, Monsieur Jusqu'auboutiste est un négociateur intraitable. À la recherche et développement, il emprunte toutes les pistes possibles pour arriver au résultat escompté. Au contrôle de gestion, il sème la terreur dans les services en exigeant des explications sur le moindre centime suspect. Aux ressources humaines, dans les quinze jours qui suivent son arrivée, il provoque… une grève générale.
Monsieur Jusqu'auboutiste passerait facilement pour un mélange de Monsieur Têtu et de Monsieur Jaitoujoursraison, ce qui en fait un personnage parfois peu sympathique et épuisant. Il ne lâche rien, tant qu'il n'est pas arrivé à ses fins. Parfois même, il jette le trouble parmi ses collaborateurs qui se demandent si leur manager ne les mène pas dans une impasse, son refus du compromis confinant à l'entêtement.
Entraîner vers le meilleur
C'est tout le problème de Monsieur Jusqu'auboutiste. Son obstination peut le conduire droit dans le mur, mais peut aussi provoquer des miracles. Alors que son équipe n'y croit plus, il est capable de persévérer, sans céder un pouce de terrain, et réussir à atteindre l'objectif. Monsieur Jusqu'auboutiste devient alors le clairvoyant qui savait exactement où il allait et qui a mené ses équipes au succès.
Le deuxième atout de Monsieur Jusqu'auboutiste est là : sa capacité à tirer le meilleur parti de ses collaborateurs, à les inciter à se dépasser, à quitter leur zone de confort et à les entraîner vers le meilleur, plutôt que de se contenter d'un résultat mi-chèvre mi-chou.
Enfin, le refus de tout compromis et de toute concession qui passe pour de la rigidité peut aussi être la marque d'une forme de droiture, voire d'éthique. Une qualité peu cultivée par les temps qui courent.
S'opposer frontalement
Autant profiter de ces bons côtés de Monsieur Jousqu'auboutiste. Les collaborateurs ont tout intérêt à être tirés vers le haut. À condition de ne pas être entraînés dans la spirale infernale du “toujours plus”. Inutile d'essayer alors de le convaincre en finassant d'abandonner une idée, ce serait au contraire l'inciter à poursuivre. Mieux vaut contourner l'obstacle en proposant un autre chemin ou s'opposer frontalement. Monsieur Jusqu'auboutiste est sensible à la franchise et aime bien les caractères bien trempés comme le sien.