Vente et Commerce

La location de matériels s’inspire des sites de particuliers

La prolifération de sites de locations et d’échange de biens entre particuliers a fini par donner des idées aux acteurs BtoB. L’idée est simple : permettre à des entreprises de proposer leurs équipements inutilisés aux clients habituels des loueurs professionnels. Intéressant d’un côté comme de l’autre, à condition de passer par des intermédiaires de confiance.
#Location entre entreprises
04 octobre 2018
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La prolifération de sites de locations et d’échange de biens entre particuliers a fini par donner des idées aux acteurs BtoB. L’idée est simple : permettre à des entreprises de proposer leurs équipements inutilisés aux clients habituels des loueurs professionnels. Intéressant d’un côté comme de l’autre, à condition de passer par des intermédiaires de confiance.

« Savez-vous que vous utilisez votre perceuse 12 mn en moyenne par an ? » C’est avec ce slogan que l’enseigne Mr Bricolage a lancé, il y quatre ans, son service de location de matériel entre particuliers La Dépanne. Sur cette dynamique de l’économie du partage, de nouveaux sites destinés aux professionnels font aujourd’hui leur apparition. Le principe : permettre d’un côté aux détenteurs de matériels d’améliorer leurs marges en récupérant un peu de chiffre d’affaires sur les périodes d’inutilisation de leurs équipements ; et de l’autre, proposer ces matériels à des tarifs suffisamment attractifs pour que les clients potentiels se détournent des offres traditionnelles des loueurs professionnels (Loxam, Kiloutou, etc).

Le taux d’occupation des équipements varie bien sûr en fonction de leur destination. Mais la startup www.equipementsapartager.com/fr/ l’estime à une centaine de jours par an en moyenne. Reste 120 jours d’inutilisation… Pourquoi ne pas en tirer parti ? La jeune entreprise, créée à Amiens il y a trois ans, a donc développé une plateforme de mise en relation de loueurs et de locataires potentiels. Aux premiers, elle promet de contrebalancer une partie des charges liées à leurs équipements comme le remboursement du crédit, l'assurance, l'entretien et la maintenance. Pour les seconds, elle met en avant la proximité géographique des équipements disponibles, des tarifs attractifs (voir encadré) ainsi que la simplicité des opérations, avec un dialogue possible avec le propriétaire sur la pertinence du matériel et son utilisation.

Sur le même principe, www.traktor.fr revendique aujourd’hui plus de 10 000 équipements, sur toute la France. Son point fort, un service clients qui joue les intermédiaires entre loueurs et locataires et conseille ce dernier sur la meilleure réponse à son problème du moment.

Face à cette nouvelle concurrence, les géants du secteur ne sont pas restés sans réaction. Ils tentent en particulier de tirer parti de la présence de leurs magasins en plein cœur des villes pour développer ces vitrines naturelles de la richesse de leur offre, tout en développant son accessibilité via des applications mobiles. Pas sûr que cela suffise face à la réactivité des pure-players internet. En revanche, le développement d’un catalogue d’équipements plus respectueux de l’environnement – moins de bruit, énergies propres et sans fil – parait répondre à des besoins nouveaux, en particulier pour des chantiers en ville.

Combien ça coûte ?

Les nouveaux venus de la location entre entreprises annoncent des prix très compétitifs, par exemple une mini pelle de 800 kg à 105 euros la première journée, ou un camion benne de 3,5T à 110 euros, le tout en région parisienne (Traktor).

Difficile de comparer avec les acteurs traditionnels de la location, dont les sites n’affichent pas de tarifs clairs, ni de disponibilités, ni même de catalogue des équipements disponibles dans chacun des nombreux magasins de la franchise.

De quoi, au minimum, faire jouer la concurrence lorsque le besoin de matériels devient urgent. Et pourquoi ne pas retourner l’idée en devenant loueur à votre tour, y compris en vous appuyant sur ces plateformes ? Bonne nouvelle, les activités de location de matériels ou de biens de consommation durable sont en tous cas désormais éligibles au régime micro-entrepreneur, peu importe qu’elles aient un caractère accessoire et connexe ou non.